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 ça va mal finir

Comité invisible

  • nat
  • Vendredi 04/04/2008
  • 13:47
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"Un éclat de rire déflagrant, c'est la réponse ajustée à toutes les graves questions que se plaît à soulever l'actualité. Pour commencer par la plus rebattue : il n'y a pas de question de l'immigration. Qui grandit encore là où il est né ? Qui habite là où il a grandi ? Qui travaille là où il habite ? Qui vit là où vivaient ses ancêtres ? Et de qui sont-ils, les enfants de cette époque, de la télé ou de leurs parents ? La vérité, c'est que nous avons été arrachés en masse à toute appartenance, que nous ne sommes plus de nulle part, et qu'il résulte de cela, en même temps qu'une inédite disposition au tourisme, une véritable souffrance. Notre histoire est celle des colonisations, des migrations, des guerres, des exils, de la destruction de tous les enracinements. C'est l'histoire de tout ce qui a fait de nous des étrangers dans ce monde, des invités dans notre propre famille (…). Nous avons été expropriés de notre langue par l'enseignement, de nos chansons par la variété, de nos chairs par la pornographie de masse, de notre villes par la police, de nos amis par le salariat. A cela s'ajoute, en France, le travail féroce et séculaire d'individualisation par un pouvoir d'Etat qui note, compare, discipline et sépare ses sujets dès le plus jeune âge, qui broie par instincts les solidarités qui lui échappent afin que ne reste que la citoyenneté, la pure appartenance fantasmatique à la République. Le Français est plus que tout autre le dépossédé, le misérable. Sa haine de l'étranger se fond avec sa haine de soi comme étranger (…). Nous en sommes arrivés à ce point de privation où la seule façon de se sentir Français est de pester contre les immigrés, contre ceux qui sont plus visiblement des étrangers comme moi. Les immigrés tiennent dans ce pays une curieuse position de souveraineté : s'ils n'étaient pas là, les Français n'existeraient peut-être plus."

 


 

 

 



Commentaires

criant de vérité et tellment évident qu'on oublie d'y penser.
merci miss
Nadia